12/02/2008 :

La grève fait le plein dans les lycées et universités d'Alger

L’appel à la grève de trois jours lancé par l’intersyndicale de la Fonction publique a été massivement suivi dans les lycées et universités de la capitale.
Le mouvement a fait le plein en particulier dans les établissements où sont implantés les deux syndicats, le Cnapest et le CLA.
« Le taux de suivi de la grève à Alger a atteint 94% », estime, au début de la journée, le chargé de communication du Cnapest, Ali Lemdani. « La grève est suivie à 100%, là où le Cnapest est implanté », déclare Aoudjit Ahmed, enseignant de physique au lycée Amara Rachid de Ben Aknoun et membre du conseil national du Cnapest. Les enseignants, selon lui, ont adhéré massivement à l’action de l’intersyndicale et partagent les revendications exprimées par l’organisation. La plupart des lycéens considèrent légitime la grève des enseignants. L’adhésion au mouvement était aussi importante au niveau de l’université Houari Boumediène de Bab Ezzouar (USTHB). La section CNES et le Snapap implantés dans cette université ont fait un forcing.
L’UGTA veut casser la grève
En dépit de la contre-campagne menée par le bureau local de l’UGTA qui a lancé, la veille, un appel à ignorer le mouvement, la grève a été massivement suivie. « Nous demandons à tous les travailleurs de rester prudents et de ne pas écouter les rumeurs qui peuvent mener à la dérive », écrivent les responsables du bureau de l’UGTA, dans une affiche collée dans différents départements de l’USTHB. « Ils veulent créer un sentiment de peur chez les travailleurs », déclare, Mustafaoui Mourad, secrétaire général du Snapap de Bab Ezzouar. Les enseignants et travailleurs de cette université ont répondu massivement à l’appel des syndicats.
Pour Farid Cherbal, secrétaire général de la section CNES-USTHB, « cette action a permis la mise en place d’une solidarité syndicale et le rétablissement de l’espoir de la société algérienne ». Selon lui, en plus de l’USTHB, les enseignants de l’Institut national d’agronomie (INA) et l’Institut national d’informatique (INI) ont adhéré à la grève.

31/01/2008 :

Benbouzid l’a réaffirmé aux représentants des parents d’élèves

« Pas de deuxième session du bac et pas de rachat »

Intransigeant ! Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, refuse catégoriquement l’idée d’organiser une deuxième session du baccalauréat.

« Il faut oublier la deuxième session et le rachat », lance-t-il à l’adresse des représentants de la Fédération nationale des parents d’élèves (FNPE), reçus hier au siège du ministère à Alger. Ce point inscrit à l’ordre du jour de cette réunion a été vite évacué des discussions. Pour le ministre qui se dit « garant du diplôme du bac », cette idée, exprimée d’abord par les lycéens, « dévaloriserait le baccalauréat algérien qui, soutient-il, est reconnu actuellement à l’échelle internationale ». Défendant mordicus sa réforme, M. Benbouzid se réfère aux résultats des précédentes sessions de cet examen, en faisant des comparaisons. « En 1999, nous avons obtenu un taux de réussite au bac de 12%, avec 60% de rachetés. Avec la réforme, nous avons amélioré le score en réalisant un taux de 52% de réussite sans rachat », argumente-t-il. En revanche, le premier responsable du secteur donne une nouvelle garantie. Il décide d’introduire deux sujets au choix pour chaque épreuve du baccalauréat 2008 et d’accorder 15 minutes supplémentaires au volume horaire consacré à chaque matière. « Les 15 minutes permettront de compenser le temps que perd l’élève dans la lecture des sujets avant de faire son choix », explique-t-il, en précisant que cette mesure sera examinée par la commission d’évaluation et de suivi des programmes, en conclave depuis avant-hier à Alger. Cette décision a été applaudie par les représentants de la FNPE. Abordant l’autre point ayant suscité la crainte chez les élèves, en l’occurrence l’approche par les compétences, Boubekeur Benbouzid réaffirme le report de cette dernière à l’année prochaine. « L’approche par les compétences sera appliquée à partir de l’année prochaine à hauteur de 5%. Elle sera élargie ensuite graduellement », note-t-il en déplorant l’incompréhension des élèves et des enseignants des avantages de cette méthode. Une méthode, dit-il, « efficace et performante pour le système d’enseignement ». S’agissant de l’évaluation de l’état d’avancement dans la réalisation des cours, M. Benbouzid indique « qu’une mise à niveau sera faite d’ici au mois de mars ». « A cette date, tous les établissements seront au même niveau dans l’application des programmes. Tous les établissements enseigneront les mêmes chapitres », précise-t-il. Dans la foulée, le ministre exhorte les parents d’élèves à s’impliquer pour la réussite de la réforme et garantir une stabilité du secteur. Pour la structuration de la Fédération nationale des parents d’élèves, il promet « des facilitations et une aide financière ». « Je vais vous inscrire dans le budget du ministère pour l’année prochaine », leur déclare-t-il.